Robert Cavaillès se sent «reconnu »

LITTERATURE Le Cenonnais revient sur [e prix Première réalisation que lui a attribué Ardua pour son roman « Orgue et clairon »

Dominique Andrieux

LÉvénement commence à dater et il est passé injustement aux oubliettes, le cennonais Robert Cavaillès s'est vu décerner par l'ARDUA1 le prix « première réalisation » pour son roman « Orgue et Clairon » paru en janvier 2014 chez L'Harmattan. « C'est pour moi une reconnaissance que le jury mette en avant le contenu et, ce qui me touche plus encore, la qualité littéraire », retient le laureat d'un ouvrage quasi autobiographique portant essentiellement sur les six années d'exercice en tant que prêtre.Pas plus tard que ce dernier lundi, Robert Cavaillès semble toujours s'interroger sur cette période de sa vie, lui « le fils d'une famille de catholique et de protestant. »

Fut-il relativement court, ce parcours nourrit plusieurs centaines de pages «d'Orgue et Clairon », et l'on ne s'ennuie pas si l'on s'en tient aux propos tenus par Geneviève Dubois, la présidente du jury « première réalisation .» Cette professeure émérite de l'Uinversité Michel-de-Montaigne parle du contenu, « un lent cheminement intérieur, une analyse de soi et des influences subies. » « La rencontre entre une vocation religieuse et l'armée (pendant la guerre d'Algérie) suscite une profonde remise en question », souligne-t-elle encore tout en appréciant que « l'auteur avance avec prudence, retenue, tout en respect pour le lecteur. »

« De belles qualités littéraires ».

Robert Cavaillès retient surtout le compliment du jury appréciant «ce livre profond et riche, courageux, lucide, aux belles qualités littéraires. » Et tant pis si lundi, dans son bureau, il n'a pas réussi à mettre la main sur le diplôme du prix première réalisation décerné par l'ARDUA.

Deux ans après la sortie d'« Orgue et Clairon », Robert Cavaillès se sent tranquille, lui qui dit « avoir voulu faire ce bouquin pour y voir clair ». Fils d'une mère catholique et d'un père protestant, celui qui a exercé son ministère auprès de lycéens de Carcassonne et d'étudiants toulousains dit (aujourd'hui) : « je n'ai jamais cru que Jésus se trouvait dans un morceau de pain ». En ce sens, il se sent « rester protestant comme mon Père »

Les chiffres de vente lui font garder les pieds sur terre. « 150 vendus, il vivote », dit l'auteur qui se satisfait du plaisir d'écrire. Et de rappeler qu'outre les points de vente habituels, l'ouvrage est consultable dans des médiathèques, Cenon, Mériadek, Castelnaudary, Toulouse.

Après une pause imposée par des soucis de santé, Robert Cavaillès retrouve son plaisir d'écrire en explicant dans un registre poétique chacun des principaux tableaux qu'il a peints. Le cennonais qui travaille l'huile depuis plusieurs années, prend plaisir à reprendre ses œuvres. Il dit n'avoir aucun projet d'écriture mais ce qui était vrai lundi ne le sera pas forcément dans un avenir proche ou lointain.