L'ETERNELLE ATTENTE DU PLONGEON.
"chevaux marins des Quinconces", huile, 75x54, 1989.
Une, deux, trois, cinq, dix, cent ... Jusqu’à combien faudra-t-il compter pour dénombrer les décennies qui ont successivement contemplé l’élan et attendu l’envol des puissants et fringants chevaux marins de la Place des Quinconces à Bordeaux.
Depuis combien de temps attendent-ils là, frémissants, crinière au vent, naseaux ouverts, éternellement au bord d’un plongeon qui ne vient jamais, irrémédiablement collés à la margelle, bronze pesant et verdi défiant du coin de l’œil l’impassible et immobile majesté des façades altières de la rue voisine.
Ils attendent encore, ils attendent toujours. Heureusement pour eux, heureusement pour nous, heureusement pour mes pinceaux, sils venaient à plonger ils se fracasseraient au fond du bassin nain. Ce bassin n’est pas à la hauteur de leur intrépide ambition rentrée.